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Le site de Tell el-Iswid

Les missions archéologiques de l'Ifao
2006-2009 : Les secteurs 1 et 2

 

Les fouilles ont commencé en 2007, sous la direction de B. Midant-Reynes.

L’objectif initial était d’obtenir une vision chrono-stratigraphique du site. Un grand transect de 27 m de long sur 4 m de hauteur a été implanté dans une partie propice à la réalisation d’une coupe stratigraphique (secteur 1). L’analyse de cette grande coupe a mis en évidence deux principales phases d’occupation : Prédynastique et Basse Époque. Des mobiliers résiduels témoignent cependant d’une présence intermédiaire (IVe dynastie, XIe dynastie, fin 2e Période intermédiaire et début du Nouvel Empire). Pour la période prédynastique, trois phases ont été déterminées correspondant, à la base, aux Cultures de Basse-Egypte (Bouto II-IIIa), puis Naqada IIIA-B et Naqada IIIC-D, cette dernière phase se caractérisant par une succession de bâtis de briques crues conservés sur près d’1,50m. La fin de l’occupation prédynastique est marquée par la reconversion de l’espace domestique en zone funéraire. Une dizaine de sépultures en fosse ont été mises au jour, ainsi que une tombe aménagée en briques crues. Le secteur 1 a fait l’objet d’une publication (B. Midant-Reynes et N. Buchez, dir., 2014).

Sépulture construite, secteur 1b, Tell el-Iswid (Egypt), archéologie

Sépulture construite, secteur 1b
Photo : Béatrix Midant-Reynes

Constructions nagadiennes, Secter 1a Tell el-Iswid (Egypt), archéologie

Constructions Nagadiennes, secteur 1a
Photo : Béatrix Midant-Reynes

Un autre secteur a été ouvert lors des campagnes 2007 et 2008 (secteur 2), à l’extrémité sud-ouest du site, sur une surface de 255 m². Il a révélé, sur une épaisseur de 50 à 70 cm, quatre phases d’occupation, la plus récente datant de la période hyksôs (bâtiments totalement arasés) et la plus ancienne de la phase Naqada III, caractérisée là encore par un ensemble de constructions en briques crues.

Coupe synthètique des niveaux d'occupation
de Tell el-Iswid

(Julien Cavero et Frédérique Vinolas)

2010-2014 : Le secteur 4

 

Une prospection magnétique, réalisée en 2009 par Tomasz Herbich, a permis de dresser une carte archéologique des vestiges les moins profonds et de repérer les secteurs riches. Un grand bâtiment s’est révélé dans la partie sud-ouest du site, manifestement prédynastique. Son dégagement (secteur 4) a été commencé en 2009 et s’est poursuivi jusqu’en 2014. Il s’agit d’un ensemble de bâtis en briques crues daté de Naqada IIIA2-B, dont on a pu déterminer deux étapes majeures de constructions, et une réorganisation de l’espace, comportant, chacune, de nombreux réaménagements. La première étape de construction dresse 3 bâtiments autour d’une cour centrale, qui ont fonctionné ensemble au moins un temps avant une phase d’abandon dont la durée reste indéterminée. Puis l’espace domestique est remodelé et deux corps de bâtiments se font face de part et d’autre d’une cour nettement réduite, sans doute privative et associée à une seule de ces deux unités d’habitat. La découverte, dans une des pièces du bâtiment, d’un tesson portant le nom du roi Iry-Hor (B. Midant-Reynes, à paraître) et d’un vase cylindrique retrouvé intact contre un des murs, a permis de bien dater cette phase de Naqada IIIB/dynastie 0.

Secteur 4, Tell el-Iswid (Egypt), archéolgie
Mur en adobe, Tell el-Iswid (Egypt), archéologie
Prospection géophysique, Tell el-Iswid (Egypt), archéologie

Les prospections géophysiques par

Thomas Herbich

Dégagement d'un mur en adobe

Photo : Rachid El Hajaoui

Secteur 4, Tell el-Iswid (Egypt), archéolgie

Fouille du secteur 4, partie nord du bâtiment nagadien

Photo : Rachid El Hajaoui

Depuis 2016 : les phases CBE du secteur 4

Après une mission d’étude en 2015 et le départ en retraite de B. Midant-Reynes la même année, la direction de la mission a été confiée à Nathalie Buchez.

Lors de la fouille de l’ensemble bâti du secteur 4, il est apparu que les murs s’élevaient sur des niveaux plus anciens, relevant des Cultures de Basse-Egypte (CBE). Un sondage a permis de vérifier qu'on atteignait le début du IVᵉ millénaire et que ces niveaux se trouvaient - chose tout à fait exceptionnelle dans le Delta - au-dessus de la nappe phréatique.

L’habitat de cette période offre un visage tout à fait différent. Ce sont des bâtis en matériaux végétaux (type cannisse) enduits de terre, structures légères et périssables implantées dans des petits fossés délimitant des espaces d’environ 6 m de longueur pour une largeur variant de 1 à 4 m et regroupés en plans complexes, pluricellulaires. Des structures de combustion sont réparties dans ces espaces, dont la lisibilité est brouillée par les nombreuses réfections. C’est à la fin de la période qu’apparaît, sous la forme d’un mur d’enceinte, dont un angle a été dégagé, la première architecture de briques attestée sur le site et très probablement dans l’ensemble du delta.

Cultures de Basse Egypte, Tell el Iswid (Egypt), archéologie
Cultures de Basse Egypte, Tell el Iswid (Egypt), archéologie

Fouille du secteur 4, niveaux des Cultures de Basse Égypte

(IVe millénaire av. J.-C.)

Les murs en adobes et les niveaux associés

Photo : Rachid El Hajaoui

Cultures de Basse Egypte, Tell el Iswid (Egypt), archéologie
Cultures de Basse Egypte, Tell el Iswid (Egypt), archéologie

Fouille du secteur 4, niveaux des Cultures de Basse Égypte

(IVe millénaire av. J.-C.)

Les construction en tranchées et les niveaux associés

Photo : Rachid El Hajaoui

L’économie de subsistance

La nature humide et marécageuse du delta constituait un environnement tout à la fois inhospitalier et exceptionnel auquel les populations se sont adaptées et dont elles ont tiré parti. Les études menées sur la faune et les micro-restes végétaux de Tell el-Iswid ont révélé l’exploitation rationnelle d’un milieu où foisonnaient les poissons, les coquillages, les oiseaux des marais, les animaux des fourrés de joncs, de lotus et de papyrus. Tout au long de l’occupation, les habitants ont également exploité des espèces domestiques, surtout le porc, et également le bœuf. Les céréales (blé et orge) ont joué un rôle important dès le début de la période, mais une évolution des ressources végétales est visible au cours des différentes phases d’occupation.

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